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Poème dans le ventre de la Terre

Dans le ventre de la Terre
La Terre est en nous et nous sommes déjà la Terre. Nous n'avons pas besoin d'attendre de
mourir pour y retourner. Il est très important d'apprendre à prendre refuge dans la Terre-Mère –
c'est la meilleur façon de nous guérir et de nous nourrir. C'est possible si nous savons comment
laisser la Terre être en nous et autour de nous, en étant conscient.es que nous sommes la Terre. Il n'y
a pas grand-chose à faire. Il n'y a même rien à faire. C'est comme lorsque nous étions dans le
ventre de notre mère : nous n'avions pas besoin de respirer ni de manger, parce que notre mère le
faisait pour nous. Nous n'avions pas à nous préoccuper de quoi que ce soit.
Vous pouvez faire de même maintenant quand vous pratiquez l'assise. Laissez la Terre
s'asseoir pour vous. Quand vous respirez, laissez la Terre respirer pour vous. Quand vous marchez,
laissez la Terre marcher pour vous. Il n'y a rien à faire d'autre que la laisser faire. Elle sait comment
s'y prendre. Ne tentez rien, ne luttez pas pour pratiquer l'assise. N'essayez pas d'inspirer et
d'expirer. N'essayez pas d'être en paix. Laissez la Terre tout faire pour vous. Laissez l'air pénétrer
dans vos poumons et en ressortir. Il n'y a aucun effort à faire pour inspirer ou expirer. Laissez la
nature, laissez la Terre inspirer et expirer pour vous. La seule chose à faire est de rester assis.e en
étant pleinement conscient.e que vous inspirez et expirez. Il y a bien la respiration, mais il n'y a pas
de « vous » qui inspirez et expirez. Nous n'avons pas besoin d'un « vous » ou d'un « je » pour
inspirer et expirer. L'inspiration et l'expiration se produisent d'elles-mêmes. Essayez !
Soyez simplement assis.e. Soyez simplement vous-même. Ne faites rien. Vous laissez
simplement l'assise avoir lieu. Il n'y a pas d'effort à fournir pour pratiquer l'assise. La détente
viendra d'elle-même. Et quand il y aura de la détente, la guérison commencera à opérer. Il faut
commencer par se détendre – en ne faisant rien et en ne tentant rien – pour que la guérison soit
possible. Quand l'inspiration a lieu – ce n'est pas « vous » qui inspirez -, vous prenez juste plaisir à
inspirer en vous disant intérieurement : La guérison a lieu. Et quand l'expiration a lieu, vous vous
dites : La guérison a lieu. Laissez votre corps guérir et se régénérer. C'est ce qu'on appelle dans le
zen la « pratique de la non-pratique ».
Lorsqu'on sait pratiquer la « non-pratique », il n'y a plus d'efforts à faire et plus besoin de
lutter. Nous laissons simplement notre esprit faire le travail de guérison. N'essayez rien. Laissez
votre corps se détendre et relâchez toutes les tensions dans votre corps et tous vos soucis et vos
peurs dans votre esprit. Que vous soyez assis.e, en train de marcher, allongé.e ou debout, laissez la
Terre vous soutenir. Laissez la Terre et le Soleil vous embrasser afin que la guérison puisse avoir
lieu. L'assise ne doit pas être un effort. Vous savourez simplement le fait d'être assis.e, pleinement
présent.e, sans avoir quelque chose à faire ou quelque part où aller. Si vous passez une demi-heure à
pratiquer ainsi, vous aurez une demi-heure de guérison. Si vous y consacrez une heure, vous aurez
une heure de guérison, et si vous y passez une journée, vous aurez toute une journée de guérison.
C'est possible. Arrangez-vous pour que la pratique soit agréable et qu'elle soit source de guérison et
de nourriture. N'essayez rien, ne faites aucun effort. Prenez simplement refuge dans la Terre-Mère ;
elle sait ce qu'il faut faire et le fera pour vous.